mercredi

A quoi sert ce blog ?

Ce blog se construit dans le cadre d'une intervention de Matières Prises pour les étudiants de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), inscrits dans le module "Art, travail social, espace public", dirigé par Jean-Marc Roduit.
 
Nous les avons rencontrés à Marseille en 2016 et 2017, pour animer des expériences de rue dans le centre-ville, tandis que l'association "Arts et Développement" se chargeait de faire découvrir ses interventions en quartier populaire. Ce blog se veut une manière de garder des traces de ces expériences mais également de fournir aux étudiants des ressources numériques pour documenter et éclairer leurs pratiques actuelles comme futures.
 
 
 
Vous trouverez des éléments de compréhension et de mise en pratiques du travail de rue, à l'aide d'une série de rubriques simples, alimentées par des documents écrits et des vidéos  :

- Traces : des photos et des vidéos de ce que vous avez vécu sur le terrain;
- Arrières-plans : des éléments de contexte en lien avec le travail dans l'espace public;
- Clés d'action : des éléments qui permettent de passer à l'action, de s'intéresser aux gestes professionnels;
- Clés de lecture : des références qui permettent de se positionner plus globalement.
 
 

mardi

Traces 2017 : Rencontres devant le métro

Devant la station Notre dame du Mont près du cours Julien, des étudiants interviennent, à l'aide du dispositif "Porteurs de Paroles". Certains travaillent avec des questions en déambulation et reviennent des quartiers alentours, d'autres restent sur place, à l'embouchure du métro. Ce petit film  témoigne de quelques-unes de leurs rencontres.





lundi

Traces 2016 - Trois films de l'atelier aux Rosiers

Virya, artiste intervenante et Marie, permanente de l'association "Arts et Développement", ainsi que des étudiants du module "Art, travail social et espace public" de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), animent un atelier peinture dans le quartier des Rosiers à Marseille le 05 octobre 2016.





Arrière-plan 1 : Des enfants dans la ville

Extrait du catalogue des ressources, éditions alternatives, 1974.

"Chez nous, en France, le gosse un peu libre, un peu démerdard, pas trop pasteurisé quoi, ça a une existence légale depuis quatre petites années. Officiellement c'est en effet en 1972 que le premier terrain pour l'aventures voyait le jour. Les Danois eux y avaient pensé en 1943. Les Anglais, cela fait plus de 20 ans qu'ils connaissent les TA. Rien qu'à Londres, il existe 300 terrains à l'heure actuelle.

C'est quoi au fait un terrain pour l'aventures ? Un terrain vague institutionnalisé en quelque sorte. Une palissade autour de 1 500 à 6 000 m2, des gosses que 2 ou 3 animateurs laissent à peu près totalement libres de leurs mouvements. Mieux, ils leurs filent du matériel et des outils pour qu'ils construisent cabanes ou autres rêves que le béton de nos cités n'a pas étouffé. Les enfants (de 4 à 16 ans en gros) peuvent même faire du feu."

dimanche

Arrière-plan 2 : Des artistes dans la ville

San Francisco, début des années 60.

Une troupe de théâtre, le LSD et une folle course en avant pour explorer la rue, la ville et l'amour de son prochain. Voici les précurseurs de la gratuité dans l'espace public, ceux qui sont aux origines du mouvement "free", à travers une histoire étonnante et inconnue.


samedi

Arrière-plan 3 : La fabrique du monstre

Sous son ciel bleu, Marseille est un vrai jeu de domino. 

Noir. Blanc.

L’économie de survie pousse le marché noir.
Qui alimente les trafics d’armes et de drogue.
Qui nourrissent la corruption immobilière.
Qui vit du clientélisme électoral.
Qui fabrique les petits malfrats, des minots de vingt ans, qui vont s’entretuer ensuite…

Au bout du compte, ces facteurs ouvrent un boulevard au Front National.

Depuis dix ans, Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, plonge chaque jour dans un entrelacs d’HLM immondes, de crimes répétitifs, de drogues trafiquées, de règlements de comptes, de favoritisme et surtout d’humanité piétinée. 


mercredi

Clés d'action 1 : Travailler avec des enfants dans la rue

Les artistes et intervenants d'Arts et Développement, par la régularité de leur présence auprès des enfants dans les espaces publics, s'inspirent du courant de la pédagogie sociale. Dans cette vidéo, nous découvrons une association grenobloise, "Mme Rutabaga". On y verra de nombreuses situations d'animation mais également des intervenants qui expliquent ce que peut signifier très concrètement un travail de pédagogie sociale. 

dimanche

Clés d'action 2 : Travailler avec des passants


Le Porteur de paroles consiste en un recueil et une exposition de paroles d’habitants, de passants, d’usagers. Une question est inscrite sur un grand format, puis accrochée à un endroit visible. Cette question les invite à réagir autour d’un thème donné. On note les avis sur des panneaux dans le lieu ou l’espace public choisi.

Ce dispositif est né au début des années 2000 et permet d'appréhender le travail en direction d'un public non-captif, ce public "qui passe et qui ne nous doit rien", que l'on trouve aussi bien dans la rue, dans une gare ou un congrès.  A travers nos formations "A la rencontre des passants", nous accompagnons des professionnels concernés par des actions de prévention et de sensibilisation. Nous leur permettons de comprendre les principales règles d'interactions dans l'espace public. La session 2016 de cette formation a également vu naître un blog dédié (décidément c'est une épidémie...),  qui permet à la fois de s'initier au porteur de paroles et de découvrir également une "grammaire des interactions en ville". 

Cliquer sur l'image pour accéder au blog "A la rencontre des passants"

samedi

Clés de lecture 1 : Distances et proximités

Conférence de Laurent Ott, philosophe, formateur, chercheur en travail social, donnée à Lausanne le jeudi 23 mai 2013 à l'aula du collège du Belvédère

Du lien entre précarités, espaces publics, proximités et distances professionnelles. Une conférence qui met des mots forts sur les discussions que nous avons eues. Si vous n'avez pas coutume de regarder des conférences, ayez le courage de vous laisser prendre car, si vous allez jusqu'au bout, vous serez récompensés...Par contre, évitez la présentation (sans intérêt), tout commence à partir de 4'25.


vendredi

Clés de lecture 2 : De la puissance d'agir

« Nous sommes les héritiers d’une pensée qui estime qu’un être humain conscient, qui pense, est un être humain qui sera du côté de la liberté. Et ça ce n’est pas vrai. Un être humain conscient qui pense peut être un salopard, voire pire. La conscience ne garantit absolument rien. Être conscient de ce qui se passe ne change pas les choses. Cet optimisme simpliste s’est cassé la gueule. Un homme éduqué n’est pas vacciné contre la barbarie. Si nous voulons que les gens puissent vivre autrement, il faut construire des pratiques d’éducation alternatives. Dans l’école, dans les quartiers, il faut que les mômes expérimentent que la solidarité est plus joyeuse que l’égoïsme. Si on l’explique à quelqu’un, il va comprendre, mais en pratique il restera de l’autre côté. Le grand défi, c’est de pouvoir éduquer à travers des pratiques transmissibles et non pas à partir de concepts compréhensibles. »

Extrait de ces cinq minutes roboratives, à la fin d'un entretien passionnant. 


Pour les non-habitués à Miguel Benasayag , n'ayez pas peur des quelques références politiques ou conceptuelles, ce garçon est réellement accessible, simple, perspicace.

Et le début de l'entretien, pour les intéressés :
https://vimeo.com/32005030
https://vimeo.com/32005333
https://vimeo.com/32005704

jeudi

Clés de lecture 3 : Vers une approche systémique

Dans la rue, on ne maîtrise plus l'environnement dans lequel on intervient. C'est précisément ce qui peut inquiéter le professionnel, comme ce qui peut l'attirer. Il va lui falloir intégrer des variables nouvelles et complexes : des interactions entre acteurs d'un territoire, des habitants, jeunes et anciens, des commerçants, des passants, les force de l'ordre, entre autres. Il pourra noter une certaine constance des comportements pour peu qu'il prenne le temps d'observer et de vivre un espace public.   Mais également une forme d’imprévisibilité..

Difficile ici de faire l'impasse de l'approche systémique, qui depuis un demi-siècle, tente de faire évoluer la pensée de l'action à travers de nouvelles grilles de lecture, opérantes aussi bien dans les organisations, la science, les thérapies. 

Et quoi de mieux qu'un petit dessin animé pour faire le point